Cher Journal...



21 Avril 2020

Cher journal,

Confinement oblige, et avec la ferme intention de laisser l'ennui à la porte, j'ai décidé de reprendre la méditation.

Je sais aussi combien elle est bénéfique à tellement de niveaux, à commencer par l'apaisement d'un mental qui s'épuise tout seul à courir après des chimères qu'il se crée. Le mec joue tout seul en fait.

Et puis méditer, c'est atteindre une paix, une coolitude... n'ayons pas peur des mots : un lâcher-prise !
Et en ces temps troublés, qu'y a-t-il de mieux à faire que de lâcher prise ! Inutile de résister. Inutile de râler (oui je sais, mais en vrai ça ne sert à rien).
On peut attendre.
Mais on peut aussi occuper nos vies plus intelligemment encore.
Bref, depuis quelques temps, j'ai retrouvé le chemin de la méditation et je dois dire que je ne suis pas peu fière.
Et ça m'évite bien des écueils !

Tiens par exemple, il y a quelques jours, telle une grenade dégoupillée, je frétillais, prête à exploser. Il ne me restait plus qu'à cliquer sur le fameux bouton "envoyer".
Je ne sais pas quel guide bienveillant est intervenu, mais j'ai eu un sursaut de jugeote et à la place ? J'ai res-pi-ré !
Et en moins de temps qu'il n'en faut pour tout détruire d'un clic, j'ai fait s'envoler la colère et j'ai sauvé les meubles. Et j'étais soulagée. Apaisée. C'est fort quand même.

Et puis méditer c'est s'accorder un temps pour soi. Rien qu'à soi. Un rendez-vous vachement intime avec son soi rien qu'à nous.
Observer sa respiration. Remarquer le ventre qui se gonfle, les poumons qui se vident. Sentir les tensions s'évaporer.
Ignorer les recommandations (pas) toujours à propos de notre petit vélo mental qui n'en rate pas une pour nous rappeler de (au choix) :
- penser à poster sur tous les réseaux existants qu'on a médité (on a besoin de reconnaissance, et oui)
- que ça fait longtemps qu'on n'a pas mangé de salade d'haricots verts
- ha oui faut pas que je pense c'est vrai
- j'inspire mon ventre se gonfle effectivement
- "frais" les haricots verts, tant qu'à faire et vu qu'on est parti sur une dynamique bobo zen bio hein
- chuuutt
- j'expire et je ne pense à rien
- tiens qu'est ce qu'il fait en ce moment ?
-  ha zut j'ai envie de faire pipi ça fait combien de temps là ?
- inspire, détends-toi Fanny
- ha tiens je vais me remémorer la petite Fanny j'ai lu ça je ne sais plus où et je lui ferai un câlin
- ouais mais du coup je me retrouve à quel âge ? j'étais quand même plus mignonne quand je portais des chaussures vernies
- chuuuut-euh !
- ouais non c'est chiant les haricots verts à faire cuire.

Bon. Vous l'aurez compris, vous l'avez lu et relu : c'est normal ! On ne peut PAS s'arrêter de penser. Mais on peut faire la sourde oreille. Avec bienveillance j'entends. Si c'est pour s'insulter mentalement c'est qu'a priori, ce n'est pas le moment, revenez  plus tard.
Revenir inlassablement au rythme de notre souffle. Revenir à notre corps qui nous parle aussi. Nous tiraille. Nous gratte. Nous chatouille. Nous déconcentre pour nous recentrer. Penser à rester le dos droit. Penser à nos racines invisibles qui nous ancrent et nous évitent de flancher en cas de coups de vent. Respirer et écouter le vide entre les inepties. Ecouter les sons autour de nous, sans juger (non, pas même le voisin qui a choisi ce moment pour passer l'aspirateur). 

Et j'ai découvert un truc imparable pour m'occuper si je m'ennuie (ne me faites pas croire que vous arrivez à tenir plus de 10 minutes sans trouver le temps long) : c'est avec une légère honte mais une détermination farouche que je me suis mise à prononcer le fameux OM. Au rythme de mes longues expirations (ouais, j'ai vachement de souffle). Un "o" bien formé qui s'étouffe dans un "m" murmuré entre nos lèvres fermées désormais.
Ça rythme, ça occupe, et ça résonne. Ça vibre dans notre tête, ça vibre dans notre front… Ça vient asticoter notre 3ème oeil, dépoussiérer la glande pinéale et pis c'est rigolo comme ressenti.

Je ne peux pas envisager de faire un soin à distance sans avoir pris ce temps avant. Ça me rassure, ça me conforte. Et je suis ensuite dans les conditions optimales pour procéder.

Alors est-ce que je continuerai à être aussi assidue une fois déconfinée ? Je l'espère, je me le souhaite. J'aime ce rendez-vous, une, deux fois par jour. Me poser, m'apaiser. Avoir le sentiment que je n'ai jamais rien fait de mieux qu'en ne faisant rien. M'y appliquer donc avec toute la fumisterie qui me caractérise.

P.S : si je ne devais en conseiller qu'une, je vous conseillerai l'appli Insight Timer qui regorge de méditations guidées sur tous les thèmes possibles. Mais comme je suis chez moi, je vous conseille aussi Evolum pour la voix chantante et les ambiances.


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21 Septembre 2022

Cher journal, 

Plus de deux années se sont écoulées depuis notre dernière conversation. T'ai-je manqué ?
J'aimerais te dire que le temps m'a manqué mais je n'aime pas mentir.
Le temps, ça s'invente. Mais celui qui vient de passer était incontrôlable. Un égrégore en roue libre. Un espace défini, limité, que j'ai subi plus souvent qu'apprécié.
Deux ans. Deux ans de lectures. Deux ans de doutes. Deux ans de projet. Deux ans d'inquiétude, de tristesse. En deux années, j'ai perdu mon père. La dernière fois qu'il était sur ce plan, c'était le 2 Janvier, 2022.

Comme s'il était utile de répéter ce joli petit chiffre pair.

Deux ans donc. Deux ans et des brouettes.

J'ai pensé tout quitter pour soulager. Mais j'ai manqué de cran et l'Univers l'a bien senti. Il attend que je sois prête pour inspirer le bouche à oreille. Pour chuchoter à qui mieux mieux que j'existe.
J'ai pensé tout quitter pour élever des chiens en province.
J'ai pensé tout quitter pour préparer le deuil qui s'annonçait.
J'ai pensé tout quitter. Et j'ai abandonné ce projet aussi.
Je ne veux pas fuir. Je n'aime pas courir.

Me revoilà donc avec une nouvelle envie.
J'ai réfléchi à ce que j'aimais par-dessus tout. Le soin. Les humains. Les non humains. 
J'ai mélangé tout ce petit monde.
Et j'ai une nouvelle idée pour la suite.

Cher journal, dans quelques jours je vais me former au 1er niveau de Reiki.
Et quelques jours plus tard, je débute une formation en communication animale.
Et si jamais tu te poses la question : non, je ne pense pas m'arrêter là. Mais laisse-moi le temps d'apprendre et de revenir augmentée de ces nouvelles compétences.

Je te donne rendez-vous ici dans moins de deux ans.
Je compte sur toi.

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